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Histoire du Rajasthan

Bravoure et chevalerie des guerriers Rajpoutes

On dit qu’il y a bien longtemps, Rama cibla d’une flèche Lanka, l'île où sa femme Sita était retenue captive par le roi-démon Ravana. Cependant, la puissance d’anéantissement de la flèche était telle que les dieux implorèrent Rama de renoncer à son projet. Mais ce dernier pointa la flèche vers la mer et la laissa partir. La chaleur générée par la flèche assécha la mer et laissa place à un immense désert sec, aride et chaud.

Sans surprise, le mythe et la réalité fusionnent. Des fossiles retrouvés dans le désert du Thar attestent d’une vie marine, mémoire de la mer qui miroitait ici jadis.

C’est vers ce désert aride que l’homme se dirigea il y a des siècles. Les premiers habitants faisaient partie d'une civilisation urbaine surgie il y a 4500 ans. De récentes fouilles des vestiges de la civilisation de l'Indus ont révélé que des colonies pénétrèrent jusqu’au cœur du désert.

Les causes du déclin de la civilisation de l'Indus restent inconnues. À cette époque, dans d'autres parties du monde, d'autres civilisations surgirent, développant un réseau sophistiqué de commerce reliant les différents continents. L'activité maritime permit de relier l'Europe à l'Asie empruntant la route commerciale qui s’étendait de l'Asie de l'Ouest jusqu’à la Chine, via les montagnes de l'Hindu Kush (Afghanistan et Pakistan) et les vastes espaces désertiques et les riches plaines de l'Hindustan.

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Ces caravanes attirèrent des services commerciaux annexes, et les serais du désert devinrent des colonies. Les envahisseurs suivirent. Et puis vinrent les colons qui, en échange de la protection qu'ils offraient aux caravanes, imposèrent une taxe sur les marchandises qui transitaient par leur territoire. Ainsi commença la transformation du désert.

Les rois étaient Rajpoutes, du clan des guerriers Kshatriya, qui, autrefois avaient tenu une grande partie de l’Hindustan sous leur emprise. Mais les  guerres intestines, l'arrivée d'ennemis plus forts, et les invasions étrangères firent chanceler les royaumes et s’effondrer les centres de pouvoir. Privés de leurs territoires, ils cherchèrent opportunités et lieux pour établir leurs nouveaux centres de commande. Le Thar devint leur refuge.

Les Rajpoutes s’installèrent donc ici, dans un pays où les collines des Aravallis formaient comme un faisceau à travers le désert. Et c’est ici qu’ils construisirent de magnifiques citadelles, sièges de leur pouvoir. Ces rois avaient retrouvé leur place, et pour longtemps : aujourd'hui, la région où leurs puissants royaumes inspiraient autrefois le respect, est appelée Rajasthan, la terre des rois.

L'histoire du Rajasthan est aussi riche en récits de bravoure et de chevalerie qu’elle ne l’est en folklore. Profondément religieux, les hommes ont construit, en plus des fortifications et des palais, des temples magnifiques, des puits complexes, de belles maisons et des monuments commémorant leurs morts. Célébrés pour leur bravoure sur les champs de bataille, les princes sont tout autant réputés pour leur sensibilité et le soutient qu’ils ont offert aux artistes. Pas étonnant ainsi que le Rajasthan soit reconnu comme l’un des centres artistique et artisanal les plus riches au monde.

C’est ici que toutes les armées du monde ont tenu sièges : des envahisseurs aux Marathes et des Moghols aux Britanniques. Si les royaumes ont célébré bien des victoires, certaines défaites furent cataclysmiques. Mais bien des années plus tard, la paix revenue, les dirigeants créèrent de somptueux palais en dehors de leurs forts, dont la plupart sont aujourd’hui ouverts aux visiteurs, transformés en hôtels ou en musées. Chameaux et voitures coexistent comme moyens de transport et l’expertise des artisans répond aux besoins des designers internationaux.

Aujourd'hui, peu de choses ont changé au Rajasthan parce que son passé est inextricablement lié à son présent. Ce qui explique pourquoi, parfois, lors d'un voyage au Rajasthan, quand le vent chante, que les sables se déplacent et que la voix d’un ménestrel résonne dans les cours d’un palais abandonné, il est facile de s’imaginer transporté dans une époque lointaine où même les contes de fée auraient pu être vrais.

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